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La place du proche aidant face à la maladie ou à la fin de vie : entre amour, responsabilité et oubli de soi


la place des proches aidants dans l'accompagnement de la fin de vie

Quand la maladie frappe, ou qu’une fin de vie se dessine, tout l’équilibre d’une vie peut basculer. Pour la personne malade bien sûr, mais aussi  pour celui ou celle qui devient aidant, souvent sans s’y attendre, sans  préparation, sans soutien. Le proche aidant, c’est ce conjoint, cet  enfant, ce parent, ce frère ou cette amie qui, par amour et par loyauté,  s’engage chaque jour à accompagner la personne malade ou en fin de  vie, parfois jusqu’au dernier souffle. 


Derrière cette mission précieuse et silencieuse se cache une réalité  humaine intense, parfois douloureuse, faite de fatigue, de doutes, de  courage et d’un profond oubli de soi. Mettre en lumière la place du  proche aidant, c’est reconnaître tout ce qu’il traverse, tout ce qu’il  donne, et tout ce qu’il a besoin de recevoir, lui aussi. 


Le rôle du proche aidant auprès d’une personne malade ou en fin  de vie 


Accompagner un proche malade ou en fin de vie, c’est bien plus qu’un  soutien pratique. C’est un engagement de chaque instant, souvent  émotionnellement bouleversant. Le proche aidant devient un pilier : il  gère les soins, coordonne les rendez-vous médicaux, prend des  décisions parfois complexes, tout en maintenant une présence affective  stable pour l’être aimé. 


C’est un rôle hybride, entre infirmier improvisé, interprète face au  corps médical, soutien moral, présence rassurante, gestionnaireveilleur et parfois même protecteur du lien familial. La frontière entre  l’amour et la responsabilité devient floue. Et souvent, l’aidant s’oublie. 


Une relation intensifiée… et bouleversée 


La maladie grave ou la fin de vie change profondément la dynamique  relationnelle. Le proche n’est plus seulement un compagnon de vie ou  un membre de la famille, il devient l’accompagnant de la vulnérabilité  de l’autre

Il voit l’être aimé souffrir, décliner, s’éteindre peu à peu. Il est le témoin  de l’impuissance, de la peur, de la douleur. Et pourtant, il reste. Il tient  bon. Il soutient.


C’est dans cette relation intensifiée que beaucoup  d’aidants puisent une force insoupçonnée, mais aussi un chagrin qui  s’installe bien avant le deuil, ce qu’on appelle parfois le deuil blanc :  on perd l’autre par petits morceaux, jour après jour. 


L’épuisement silencieux des aidants 


Ce rôle, si naturellement endossé, peut devenir une source profonde  d’épuisement. Selon les études, plus de la moitié des proches aidants  ressentent une fatigue intense, une charge mentale lourde, et parfois  une solitude écrasante


Ils vivent des émotions complexes : amour, culpabilité, impuissance,  colère, tristesse, peur de mal faire… Ils veulent être à la hauteur et  s’interdisent souvent de craquer.


Ils cachent leurs larmes pour ne pas  alourdir le cœur de la personne malade. 

Et pourtant… qui prend soin de l’aidant ? 


La difficulté de demander de l’aide 


Nombreux sont les aidants qui ne se reconnaissent pas dans ce mot. Ils  disent : “Je fais ce que n’importe qui ferait”, “C’est normal”, “Je ne vais  pas me plaindre”. Ils minimisent leur rôle, leurs besoins, leur douleur...  Ils s’oublient. 


Ils ont parfois du mal à accepter de l’aide, par peur de déranger, par  sentiment de devoir, ou par manque de solutions claires. Ils craignent  aussi que leur absence ou leur relâchement n’impacte l’être aimé. 


Mais être aidant ne signifie pas être surhumain. On peut aimer  profondément et avoir besoin de souffler. On peut veiller sur l’autre et  avoir besoin d’être soi aussi accompagné.


La place du proche aidant : entre loyauté et perte de repères


Lorsqu’on accompagne une personne en fin de vie, on vit dans une  temporalité particulière. Chaque moment peut être le dernier. Chaque  geste compte. Chaque silence pèse. 


L’aidant peut ressentir une perte de repères : il ne sait plus s’il est  encore un fils, une épouse, une sœur, ou déjà le témoin d’un départ. Il  vit au rythme de l’autre, suspendu à ses besoins, ses douleurs, ses  sursauts d’énergie ou ses reculs. 


Cette loyauté est belle. Elle est souvent inconditionnelle. Mais elle peut  aussi mener à un effacement de soi


Et après ? 


Quand la fin arrive, l’aidant entre dans une nouvelle phase. Le silence  laisse place à l’absence. Mais le corps et le cœur sont encore marqués  par des mois, parfois des années d’investissement total. Le deuil ne  commence pas à la mort. Il a commencé bien avant. Et pourtant, le  proche aidant redevient invisible, comme si son rôle s’arrêtait là. 


Alors qu’il aurait tant besoin, à ce moment-là aussi, d’un espace pour  déposer, pour comprendre, pour panser


Offrir un espace d’écoute et de répit à l’aidant 


C’est pour cela que l’accompagnement du proche aidant est  indissociable de celui de la personne malade ou en fin de vie. Il ne  s’agit pas de faire à sa place, mais de l’aider à ne pas s’effondrer. De  l’autoriser à dire ce qu’il ne peut dire devant son proche. De lui rappeler  qu’il a, lui aussi, une vie, un corps, une âme à préserver. 


Chez Couleur Plume, les accompagnants permettent aux aidants d’être  accueillis dans un cadre sécure, chaleureux, apaisant, où ils peuvent  exprimer ce qu’ils n’osent pas dire ailleurs. Ils peuvent déposer leurs  émotions, relâcher les tensions physiques, reprendre contact avec eux mêmes.


Reconnaître, soutenir, honorer 


Le proche aidant n’est pas seulement un “accompagnant” : c’est un être  humain en chemin, touché lui aussi, traversé de peurs, de fatigue, de  tendresse et de chagrin. Reconnaître sa place, ce n’est pas le faire  passer avant la personne malade, c’est lui offrir l’espace de continuer  à tenir debout, pour qu’il ne s’épuise pas, pour qu’il ne s’effondre pas à  son tour. 


C’est lui dire : “Tu as le droit d’être fatigué. Tu as le droit de demander. Tu as le droit de vivre, même quand l’autre va mal ou est déjà parti ” 


Les aidants ont le droit d'exister !


Accompagner une personne malade ou en fin de vie est un acte d’amour d’une puissance inouïe. Mais cet amour mérite lui aussi d’être  soutenu, reconnu, entouré. Le proche aidant donne tant… qu’il ne  faudrait jamais oublier de lui redonner aussi. 

À tous les aidants qui, chaque jour, veillent, tiennent, rassurent, aiment :  vous avez votre place. Et vous avez le droit d’exister, vous aussi. 


Si vous ressentez le besoin de souffler, de parler, ou simplement d’être accueilli dans ce que vous vivez, les accompagnants Couleur Plume sont là pour vous offrir toute l‘attention que vous méritez.

 
 
 

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